Beauté esthétique

Ni reproductible, ni figée dans le temps, la beauté est unique même si elle suit des constantes bien définies. Embellir un visage et un corps, leur rendre une nouvelle fraîcheur, une deuxième jeunesse, ne doit pas rester un geste technique, purement médical, même si la compétence chirurgicale est la première priorité.
Créer ou recréer la beauté relève de l’art tout comme peindre un portrait, sculpter des formes. Voilà pourquoi, à mon avis, il est important de bien séparer l’acte médical du schéma artistique qui devrait précéder toute intervention à visée esthétique.
Les deux talents peuvent coexister chez une même personne. Lorsque ce n’est pas le cas, il ne faudrait pas hésiter à les réunir autrement. Ne le fait-on pas lorsque l’on veut construire une maison ? L’architecte dessine les plans et l’ingénieur les réalise.
On dit que la différence entre Dieu et un chirurgien esthétique c’est que Dieu ne se prend pas pour un chirurgien esthétique ! Cette plaisanterie mérite d’être prise au sérieux. La frontière entre le déséquilibre parfait et l’équilibre imparfait est tellement délicate à situer qu’il est essentiel de rester modeste face à l’art d’embellir. Tellement de paramètres entrent en jeu.
S’il y en a qui sont de l’ordre des constantes mathématiques d’autres, et pas des moindres, restent indéfinisables. On les appelle imperfections irrésistibles, charme imparfait… qu’importe, ils sont essentiels pour donner à un visage son empreinte propre, celle qui le caractérise tant et lui apporte son identité.
Tendre un front, retravailler des pommettes, lisser des paupières, sculpter un nez, gonfler une bouche… autant le coups de pinceaux qui doivent demeurer imperceptibles pour que le tableau final reste fidèle à l’oeuvre unique : celle du Créateur.
L’embellissement et le rajeunissement ne sont pas là pour révolutionner mais pour perfectionner. Apporter ce «plus», cette touche artistique qui illumine l’ensemble en le rendant plus harmonieux, plus équilibré.
Ne jamais chercher à recréer la perfection. Celle-ci est un leurre, une affaire de goût. Et les goûts et les couleurs…
Pour toutes ces raisons et encore une multitude d’autres je ne saurais insister sur la portée de chaque acte qui vise à embellir et à rajeunir. Un détail peut tout changer en bien mieux ou en pis. Il ne faut jamais l’oublier.