Embellir le corps

Empâtée, corsetée, libérée, femme-ventre, femme-garçonne… le corps féminin jongle avec les moeurs.
La Vénus de Willendorf a fait rêver l’homme près de 35’000 ans. Enorme, difforme, elle n’existe que pour donner la vie.
L’ancêtre des Top model est arrivée d’Egypte. Gracile, fine, légère, elle refuse de n’être qu’un ventre. Trois mille ans avant J.-C., elle se parfume, s’enduit de crèmes, invente le régime et la contraception. Cléopatre est irrésistible, il n’y a pas que César et Antoine qui sont fous d’elle. Elle fait rêver les Grecques et les Romaines des alentours. Sa taille fait légion. Il est vrai que celle-ci ne fait guère plus que le double de la longueur de sa main. Plus tard, le christianisme exige une beauté intérieure. En Occident, les femmes sont souffreteuses. Ce sont les Croisés qui ramènent d’Orient la vogue des femmes pulpeuses. Jusqu’au XIXème siècle les formes généreuses sont synonymes de beauté. Jupon, faux cul… il faut de l’ampleur pour séduire.
La garçonne naît avec les années vingts. On efface les hanches, on aplatit les seins. La revendication de l’égalité des sexes impose dans les années soixante-dix la femme filiforme, c’est le règne de l’unisexe. On jette gaine et soutien-gorge, on veut être libre et le montrer. Une nouvelle aliénation est née, celle de la bataille anti-cellulite et de la chasse aux kilos. Magazines et couturiers imposent la dictature de la minceur.
En dépit de toutes ces «évolutions» et ces «révolutions», rien de neuf sous le soleil. Un beau corps c’est avant tout un corps merveilleusement proportionné. Le poids n’est qu’une affaire de mode.
Lorsque l’on présente à des hommes et des femmes d’âges, de cultures et de catégories socioprofessionnelles différentes des silhouettes minces, normales ou grosses de différentes proportions, leur choix se porte invariablement sur celles dont le tour de taille représente 60 à 70% du tour de hanches, quel que soit leur poids. Cette équation magique traverse les âges et les modes sans prendre une ride. Vénus de Rubbens ou poupées Barbie, le rapport taille/hanche est toujours le même.
Quant au corps masculin, il se montre à nouveau. Epaules larges, abdomen musclé, taille fine, fesses fermes, jambes fuselées, pieds cambrés… Pendant longtemps Apollon, David et les autres ont imposé LE modèle masculin. Puis ce fut la traversée du désert. C’était monsieur muscle ou rien. On oublia qu’un homme pouvait aussi avoir un corps harmonieux.
Aujourd’hui la plastique masculine fait rêver tout cormme celle des femmes. Le corps féminin n’a plus l’exclusiviré du beau.